Tadzio, artiste photographe
C’est lors d’un séjour de plusieurs mois à Bangkok que Tadzio découvre l’univers des mégapoles. Ayant grandi à Paris, où l’histoire imprègne chaque bâtiment, le caractère impersonnel et écrasant des villes asiatiques modernes l’a profondément interpellé. Il a alors entamé plusieurs séries photographiques interrogeant la relation de l’homme à son environnement urbain. Son travail est régulièrement exposé dans des galeries et centres d’art en Europe et en Asie.
Photographies
Le thème principal des photographies de Tadzio est celui de la condition humaine. Comme sur une scène de théâtre, l’homme est très souvent représenté seul, réduit à une simple silhouette dans un décor de façades vitrées ou de portes métalliques, au pied d’immeubles contemporains. Tadzio privilégie pour ses prises de vues un environnement froid, impersonnel. Les verticales et les horizontales des architectures qui composent ses photos peuvent faire penser à une grille carcérale. Aucun détail particulier ne vient troubler notre regard et rend ce milieu encore plus hostile. La solitude et la fragilité de la nature humaine deviennent ici criantes. L’homme ne fait que traverser rapidement l’espace de la représentation, cherchant une échappatoire. C’est la réduction des informations qui résume le projet de Tadzio. N’utilisant aucun trucage, il nous montre le réel dans la brutalité afin de mieux parler de la fragilité de l’homme.
Vidéo
Dans son travail de vidéaste, il filme en plans fixes les mouvements et les tressautements des villes, en les privant de son. À travers l’utilisation d’images floues, il aime ainsi apporter une texture poétique à un cadre qui en est a priori dénué. Cela permet d’accéder à une autre dimension, quasi surréelle, des villes. Il lui arrive aussi de filmer à grande vitesse, comme s’il s’agissait d’une traversée fulgurante. Ce mode opératoire crée une vision survolée à laquelle, à sa demande, un musicien ajoute un son accablant. Cela permet de dire toute l’absurdité du rapport entre l’homme contemporain et un urbanisme stérile, qu’il n’a pas encore eu le temps d’imprégner de son individualité. Ce survol, qui exacerbe le flou et l’évanescence du sujet filmé, rappelle à quel point on oublie de s’interroger sur le sens de la vie urbaine.